Les voitures volantes peuvent sembler relever de la science-fiction, mais les technologies qui évoluent rapidement dans le domaine de l’aviation et de la construction aéronautique semblent avoir le potentiel de les transformer en réalité. Ce qui pourrait contribuer à créer un système de transport moins cher, plus rapide, plus propre, plus sûr et mieux intégré.
En quoi alors la mobilité aérienne peut-elle rendre les déplacements en avion plus accessibles et plus pratiques ?
Des transformations importantes sont à venir
Deux faits paraissent inéluctables à l’horizon visible. De préférence, la mobilité urbaine ne sera pas une solution à la congestion dans les 20 ou 30 prochaines années : elle est soit un moyen de sortir de la congestion, soit un vecteur de développement de nouveaux usages. Ensuite, ce n’est pas demain qu’il sera possible d’atteindre la vitesse de croisière ; 2030 semble être un horizon raisonnable pour le développement d’usages commerciaux dépassant le stade expérimental.
Des changements technologiques initiés dans le monde des drones ouvrent de nouvelles perspectives pour cette mobilité aérienne limitée.
Grâce aux progrès de la simulation numérique, il est possible de concevoir des architectures d’avions très innovantes et de les tester virtuellement avant de dépenser des sommes colossales et de risquer la vie des pilotes lors des essais en vol.
Ces architectures comportent souvent plusieurs ailes fixes et rotatives qui permettent un meilleur équilibre entre énergie, bruit, manœuvrabilité et sécurité.
Il s’agit par exemple de combiner le décollage et l’atterrissage verticaux des hélicoptères avec la vitesse et la faible consommation de carburant des avions (concepts VTOL). Ces avancées sont essentielles pour diversifier les modes de déplacement dans les airs et se rapprocher de l’idéal de la cabine aérienne.
Les nouveaux concepts d’avions émettent souvent les moteurs électriques, quitent moins de bruit et de particules (concepts dits eVTOL). Cette électrification permettra de réduire les coûts de développement et de maintenance par rapport aux turbines à gaz et aux moteurs thermiques actuels .
Enfin, le pilotage sera de plus en plus automatisé, ce qui réduira le niveau de formation des pilotes et, dans l’idéal, ne nécessitera plus de pilote humain, ce qui réduira les coûts et permettra de transporter davantage de passagers ou de charge utile .
Le progrès technologique se rapproche donc d’une aéromobilité urbaine économiquement viable . Quels sont les obstacles qui entravent encore cette évolution ?
Des freins majeurs subsistants
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Le coût de l’énergie
Le principal obstacle à ces changements est le coût de l’énergie, car les progrès technologiques ne modifient pas les lois physiques : le levage d’une charge dans les airs nécessite beaucoup d’énergie. Cette énergie est encore plus importante dans le cas des avions à décollage vertical, car elle est nécessaire pour multiplier les petites infrastructures.
De plus, l’énergie électrique stockée dans les batteries nécessite une masse plus importante que son équivalent sous forme de carburant, ce qui limite davantage l’autonomie et, de ce fait, les possibilités d’utilisation.
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La sécurité
Actuellement, le survol de certaines villes est interdit pour des raisons de sécurité. Dans d’autres villes, le survol est limité aux hélicoptères à deux pilotes et deux moteurs…
La mobilité aérienne urbaine nécessite donc à la fois une réduction des restrictions de sécurité actuelles et la preuve que les nouveaux avions sont suffisamment fiables.
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L’acceptation
La mobilité aérienne urbaine n’est pas une solution à la congestion du trafic, car elle est coûteuse et beaucoup plus limitée en termes de nombre de passagers que les transports publics. Au contraire, elle sera synonyme de bruit et de nuisance visuelle pour la plupart des personnes qui risquent encore des embouteillages.
Une opportunité économique à long terme
Malgré ces barrières tenaces, on peut déjà observer qu’un écosystème structuré se met en place avec des acteurs spécialisés dans les véhicules (Volocopter, Lilium, etc.), les infrastructures (Skyports, Aéroports de Paris), les opérations et même le calcul de la rentabilité de ces opérations. En effet, la rentabilité est un point clé face aux investissements colossaux qu’offrent les infrastructures et le développement d’appareils fiables.