Comme son nom l’indique, l’urbanisme tactique dépend de la stratégie effectuée pour trouver une solution qui réduit l’impact agaçant au niveau des déplacements. Il consiste à mettre en place des concepts temporaires. Cependant, comme tout autre concept, l’urbanisme tactique a ses avantages et ses inconvénients.
1/ Avantages de l’urbanisme tactique
1- Répondre à l’évolution de la société
Dans un contexte de changements environnementaux, sociétaux et technologiques croissants, l’urbanisme tactique rassemble différentes compétences autour d’objectifs communs positifs qui modifient le développement des usages et des espaces publics. Il s’agit en effet, d’un processus qui met l’accent sur le « collectif » afin de créer une ville plus ouverte et plus conforme aux aspirations des citadins.
2- Transformer la société
L’urbanisme tactique est une manière d’accompagner la ville dans sa transformation « sociale ». Il est au cœur du débat français et constitue une réponse efficace à la nécessité de repenser la ville, en apportant des réponses rapides là où l’urbanisme institutionnel serait trop lent. Il permet d’adapter temporairement l’espace aux besoins des habitants.
L’urbanisme tactique consiste également à surmonter les difficultés que rencontrent les personnes d’un même quartier . Il s’agit de favoriser la cohésion sociale grâce à des projets qui encouragent les habitants à faire des propositions.
2/ Limites de l’urbanisme tactique
1- La mobilité, un thème central
L’engouement pour cet urbanisme, plus fort que jamais ces derniers temps, vient des pistes cyclables temporaires. Cette initiative, que l’on peut observer à Mexico, à Bogota et dans d’autres grandes villes du monde, a été apportée pour apporter une réponse rapide aux conditions de circulation induites par l’éloignement social .
La crise sanitaire de Covid-19 a mis en évidence les limites de la mobilité urbaine. Alors que la circulation automobile monopolise presque les villes, l’espace limité réservé aux piétons est de plus en plus évident. L’utilisation des vélos, déjà bien connue dans les grandes villes, n’a pas été démentie et prouve qu’ils sont devenus un moyen de transport populaire dans les centres urbains.
Un boom qui va probablement s’accentuer avec la crise qui détourne les citadins des transports en commun. Cependant, cela ne devrait pas se faire au profit de la voiture individuelle. La légitimité de la mobilité douce s’en trouve renforcée, et l’urbanisme est au bout du chemin.
2- Reconquête urbaine
Avec l’urbanisme tactique, les citoyens se réapproprient l’espace urbain et nécessitent l’émergence d’un urbanisme temporaire. Ce concept est arrivé (tardivement) dans le débat public en France en réaction à la crise sanitaire actuelle, mais il a été introduit il y a plus de 50 ans à San Francisco, lorsqu’on a constaté que la voiture s’appropriait de plus en plus l’espace public.
Il s’agit d’une réflexion globale sur l’utilisation de l’espace public dans les villes, qui a un impact social évident. Au-delà de leur aspect pratique et temporaire de réponse à un contexte sanitaire particulier, on peut espérer que ces infrastructures temporaires permettent d’expérimenter une nouvelle organisation de la ville et deviennent des solutions pérennes une fois la crise passée.